La migration cellulaire est un mécanisme fondamental au cours de l’embryogenèse, mais aussi à l’âge adulte, notamment pour le recrutement de cellules spécialisées telles que les macrophages aux sites d’infection ou pour la réparation des tissus lésés. Pour migrer, les cellules acquièrent un phénotype polarisé que l’on compare souvent à une forme en « escargot ». Le noyau et la majorité du cytoplasme se trouvent vers l’arrière de la cellule alors qu’à l’avant, une longue extension beaucoup plus fine formant un large lamellipode correspond au front de migration. Lors de la migration cellulaire, la cellule étend son front de migration, trouve une direction à suivre par chimiotactisme et le front de migration adhère à nouveau avant que les points d’ancrage devenus inutiles ne se détachent. La cellule se rétracte alors de l’arrière vers l’avant.
![]() | Figure 1.
Rôle de la cellubrévine dans la migration d’une cellule épithéliale. Les vésicules endosomiques portant la cellubrévine sont responsables du recyclage des intégrines au niveau du front de migration de la cellule, régulant ainsi l’adhérence et la migration. La toxine tétanique inactive la cellubrévine en la protéolysant. L’actine joue aussi un rôle important dans ces phénomènes. L’encart montre comment la cellubrévine, une protéine v-SNARE, est impliquée dans la fusion des vésicules de sécrétion avec la membrane plasmique, en formant un complexe SNARE avec un t-SNARE. |
Deux modèles ont été proposés pour expliquer le mouvement du front de migration cellulaire : le premier accorde un rôle prépondérant au cytosquelette et on sait notamment que la polymérisation de l’actine est nécessaire pour pousser le front de migration. Le second modèle propose que l’exocytose et l’endocytose jouent un rôle fondamental dans ce processus [ 1, 2]. Une exocytose régulée pourrait apporter des membranes et participer à l’extension des bords cellulaires. Elle pourrait aussi apporter les récepteurs nécessaires au chimiotactisme et à l’attachement des cellules aux substrats. En parallèle, l’endocytose pourrait réguler localement les réponses des récepteurs membranaires, notamment ceux impliqués dans le chimiotactisme et ceux nécessaires à l’adhérence des cellules au substrat, ou permettre le recyclage des récepteurs de l’arrière de la cellule vers le front de migration cellulaire.